Petit guide touristique vu du ciel afin de vous faire découvrir 6 lieux incontournables à visiter lors de votre séjour en Champagne.
1- Le Château de Bousault (Boursault)
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L’incontournable Château de Boursault, situé dans un charmant village de la vallée de la Marne, il surplombe le coteau de ses 45 mètres de hauteur.
Dans le petit village viticole de Boursault, le Château de Boursault domine fièrement la rive gauche de la Vallée de la Marne, à 10km à l’ouest d’Epernay, la capitale du Champagne. Le château a été construit au milieu du XIXème siècle, pour une dame qui fait aujourd’hui encore résonner son nom un peu partout dans le monde: la Veuve Clicquot, propriétaire de la célèbre maison de champagne. C’est l’architecte Jean Jacques Nicolas Arveuf-Fransquin qui est chargé d’édifier le château, alors qu’il restaure à la même époque la cathédrale de Reims.
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De style Renaissance et richement décoré, le château de Boursault devient par la suite la propriété de l’arrière petite-fille de Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin (le vrai nom de la Veuve Clicquot): Anne de Rochechouart de Mortemart, qui n’est autre que la Duchesse d’Uzès. Il existe d’ailleurs un célèbre tableau de Léon Cogniet mettant en scène la Veuve Clicquot, avec son arrière petite-fille à ses pieds et le château de Boursault en arrière-plan.
Le château de Boursault devient alors un des lieux les plus fastueux de la région où sont donnés fêtes et diners où se pressent la bonne société champenoise, gens de lettres et artistes. Entièrement clos de mur, la propriété est entourée d’un domaine viticole élaborant son propre champagne depuis près d’un siècle.
Il est aujourd’hui le seul champagne à porter l’appellation « château » dans la Marne. Surnommé la perle de la Marne, il est entouré de 20 hectares de vignes, avec une vue imprenable sur la vallée de la Marne.
L’aspect intérieur du château est composé de 3 salles communicantes pouvant accueillir jusqu’à 250 personnes assises et plus de 300 m2 de salons de réceptions.
2- Le moulin de Verzenay (Verzenay)
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Ce moulin est situé au coeur du vignoble de la Montagne de Reims, dans le village de Verzenay. Il est la propriété actuelle de la maison de champagne G.H Mumm.
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Le moulin a été construit sur le Mont Boeuf en 1820 pour moudre des céréales par les époux Tinot-Vincent, originaires de Puisieulx. En 1863, il est racheté par Pierre Emile Boudeville, meunier. A la mort de ce dernier, en 1903, le mécanisme du moulin est bloqué pour qu’il ne puisse plus jamais tourner, conformément à ses dernières volontés. Le pavillon de réception est construit en 1904 par MM. Walbaum et Luling, nouveaux propriétaires. Pendant la Grande Guerre, le site sert de poste d’observation pour les troupes françaises qui y aménagent des galeries souterraines et des chambres en béton. Il sera de nouveau utilisé comme observatoire par l’armée américaine en 1944. Le moulin est alors bombardé et touché à maintes reprises. Désormais propriété de la Maison Mumm et classé monument historique, il a fait l’objet de nombreuses restaurations. Celle réalisée en 1949 lui a donné son aspect actuel, inspiré du moulin de Valmy.
Vers le milieu du XIXe siècle, il existait un deuxième moulin à Verzenay, il était situé sur le mont Rizan à l’emplacement du phare. Il participe aujourd’hui à la beauté du paysage. En effet, le site offre un magnifique panorama sur Reims ainsi que sur le vignoble de la Montagne de Reims. Il est classé monument historique.
3- La cathédrale Notre-Dame (Reims)
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C’est l’attraction indispensable de votre séjour dans la ville de Reims, du haut de ses 85 mètres de haut, la cathédrale Notre-Dame de Reims fut théâtre du sacre de nombreux rois de France.
La cathédrale que nous connaissons aujourd’hui a plusieurs fois été reconstruite. En 1211, l’archevêque Albéric de Humbert posa la première pierre du nouvel édifice. Le précédent avait été détruit lors d’un incendie effroyable. Malheureusement le toit pris feu en 1481 durant les travaux de construction. Une aide royale permit de continuer le chantier. En remerciement, il fut décidé que des fleurs de Lys devaient orner le toit. Elles furent retirées pendant la Révolution française lorsqu’une campagne de suppression des symboles royaux sur les édifices fut entamée.
Durant la Grande Guerre, la cathédrale Notre-Dame de Reims fut intentionnellement bombardée par les troupes allemandes. Cette opération visait à démoraliser la population française par la destruction d’un symbole historique. Elle fut touchée par un total de 288 obus. Le chantier de reconstruction débuta en 1919, grâce à de nombreux financements privés. L’édifice est même amélioré. Vulnérables au feu, le toit et sa charpente en chêne sont remplacés par une structure ininflammable. De nos jours, la cathédrale est toujours en restauration.
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C’est à Reims que Clovis fut baptisé en l’an 496 par Saint-Rémi, évêque de Reims. Ce dernier appliqua sur le front du roi carolingien une onction provenant de la Sainte-Ampoule. Ce même mélange servit pour les sacres de rois qui eurent lieu par tradition à Reims, jusqu’à celui de Charles X en 1825. La ville de Reims devint ainsi la cité des rois, là où les monarques acquièrent le trône de France.
Pendant la guerre de Cent Ans, Jeanne d’Arc – sa statue figure sur le parvis de la cathédrale – insista pour faire sacrer le roi Charles VII à Reims, et marqua de ce fait la puissance du Royaume de France en conflit contre les Anglais.La cathédrale de Reims est particulièrement connue pour ses 2 303 statues.
C’est l’édifice religieux qui dispose du plus grand nombre de statues au monde. L’une d’elles est particulièrement célèbre. Il s’agit de l’Ange au sourire, emblème de la ville de Reims. Avec une longueur de 149,17 mètres, pour une hauteur de 87 mètres au clocher, la cathédrale est bâtie sur le plan d’une croix latine. C’est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique. Quatre chapelles entourent la nef.
On peut encore observer des vitraux datant du XIIIe siècle malgré les destructions successives du bâtiment. Il faut observer les parties hautes pour pouvoir les admirer. Des vitraux contemporains ont été ensuite disposés, dont les célèbres réalisations de l’artiste Marc Chagall en 1974.
4- Phare de Verzenay (Verzenay)
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Un phare à Verzenay, en plein coeur de la Montagne de Reims ? A plus de 200 kms de la mer ? Oui !
Joseph Goulet, négociant en vin, fait construire ce phare en 1909 devant ce qu’il appelle « une mer de vignes » pour faire la publicité de son champagne. Il inscrit d’ailleurs son nom sur chacune des faces du fût. Jusqu’en 1914, le dancing restaurant installé au pied du phare accueille tous les jours des dizaines de curieux. Guinguette, restaurant mais aussi théâtre et jardin agrémenté de jeux pour enfants, le Phare était un lieu de plaisance et de rendez-vous pour toute la population locale.
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Mais la Première Guerre mondiale met fin à cet âge d’or. Racheté par la Maison de champagne Heidsieick puis par la Maison Mumm, bombardé plusieurs fois et poste de mitrailleuse pour la Royal Air Force lors de la Seconde Guerre mondiale, le phare subit de nombreux dégâts puis est laissé à l’abandon jusqu’en 1997.
Acquis par la commune, puis par l’intercommunalité, restauré et agrandi, il abrite depuis 1999 le Musée de la Vigne et accueille le public toute l’année.
A l’issue de la visite, il ne faut pas hésiter à grimper les 101 marches menant au sommet du phare, 25 mètres plus haut, et à son belvédère spécialement aménagé pour contempler un panorama d’exception sur 360°.
Cette visite ne saurait s’achever sans passer par l’espace dégustation pour y découvrir, avec la modération qui s’impose, la production d’une quinzaine de vignerons locaux, proposant toute la variété de leurs cuvées. Dégustation qui peut d’ailleurs s’effectuer aux beaux jours dans le jardin panoramique du phare, à l’agréable ambiance balnéaire, au milieu d’une mer de vignes.
5- Le mémorial de Dormans (Dormans)
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Mémorial en mémoire des batailles de la Marne entre 1914 et 1918, témoin d’histoire de notre région…
Construit de 1921 à 1931, le Mémorial de Dormans commémore les victoires de la Marne de 1914 et 1918. Le Mémorial est situé sur la rive gauche de la Marne, sur un coteau dominant la rivière et la ville de Dormans. Lorsque naît le projet de construire un grand monument pour l’ensemble des combats de la Marne, c’est en effet ce site qui est choisi par le maréchal Foch comme lieu synthétique des deux batailles. La réalisation de l’édifice a été possible grâce à une association créée en 1919 par Mme de la Rochefoucauld et dirigée par le cardinal de Reims et l’évêque de Châlons. Un vaste parc avec château est acquis et le 18 juillet 1920 est posée la première pierre de la chapelle. Les travaux, qui durent de 1921 à 1931, sont financés grâce à de nombreux dons, en particulier ceux de la souscription nationale de 1929 dite « journée des quatre monuments » (l’association, devenue oeuvre, est reconnue d’utilité publique par décret présidentiel du 20 mai 1932).
L’imposant ensemble est dû aux architectes Marcel et Closson. Un escalier monumental mène à un grand parvis où se trouvent un cadran solaire et la table d’orientation qui indique les noms des villages de la vallée de la Marne où s’est déroulée la bataille de 1918. Le parvis donne lui-même accès à une crypte que domine l’église surmontée d’un clocher et de deux clochetons. L’intérieur de la chapelle est entièrement dédié à la gloire « des soldats, de l’armée et de la patrie ». Le vitrail du choeur représente le Christ accueillant un soldat symbolisant tous les morts de la Grande Guerre, qui lui est présenté par Jeanne d’Arc et Saint Michel. De chaque côté, des anges intercèdent en sa faveur.
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Les vitraux latéraux dans le transept (du maître Lorin, de Chartres) représentent les saints patrons des différentes armes. Les quatre colonnes qui reposent sur les assises voûtées de la crypte sont ornées de sculptures sur le thème des quatre grandes invasions de la France par les Huns, les Arabes, les Anglais, les Allemands, à chaque fois contenues (champs catalauniques en 451, Poitiers en 732, Orléans en 1429, Dormans en 1914-1918).
La tour, haute de 52 m, contient plusieurs cloches dont une de 304 kg. A côté de la chapelle se trouve un cloître. D’aspect austère avec ses arcades en arc brisé, il part latéralement rejoindre un bâtiment funéraire, où se trouve l’ossuaire, près d’une tour-lanterne des morts.
A l’entrée de celui-ci figure, en médaillon, les effigies des maréchaux Foch et Joffre, les deux vainqueurs des batailles de la Marne, et, gravés dans des plaques murales, on peut lire les noms de l’ensemble des corps d’armées engagés dans les combats.
A l’intérieur de l’ossuaire, dans 130 cercueils, reposent les restes mortels de 1 332 soldats français de 1914-1918, dont 11 seulement sont identifiés. Dans cette même chambre funéraire se trouvent également deux urnes : la première contient de la terre provenant d’un cimetière d’Italie où sont enterrés des soldats des Forces Françaises Libres tués lors des combats de 1943-1944 à Monte Cassino. L’autre renferme des cendre de déportés rapportées de Dachau en 1948.
6- Église Saint-Laurent (Champaubert)
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Aux bords des rives du Lac du Der se dresse cette jolie église d’un village qui fut englouti par les eaux lors de la création du lac artificiel en 1974.
L’Église de Champaubert est située sur les rives du lac artificiel de Der-Chantecoq dans le département de la Marne. Avant de devenir le site naturel et touristique que tout le monde connaît aujourd’hui, le Lac du Der n’était qu’une étendue composée de trois villages, où vivaient 300 habitants. Rasés puis engloutis pour laissé place au plus grand lac artificiel d’Europe, ils n’ont laissé derrière eux que de rares éléments patrimoniaux.
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Ils s’appelaient Chantecoq, Champaubert-aux-Bois et Nuisement-aux-Bois. Trois noms qui, en 2023, renvoient directement au lac du Der : pour la version longue de son nom officiel (Lac du Der-Chantecoq), ou pour ses plages ouvertes au public (Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement, Champaubert). A l’origine, ces noms évoquaient des communes – toutes marnaises – situées à la lisière de notre département. Mais aujourd’hui, elles ont toutes les trois disparu. Seule une petite partie de Chantecoq perdure, sous la coupe existante de Giffaumont-Champaubert. Sur un territoire marqué par l’histoire de la guerre, aucun bombardement n’est à l’origine de leur effacement. C’est tout simplement lors de la mise en eau du Lac, en 1974, qu’elles ont été rayées de la carte. Englouties après avoir été rasées, elles accueillaient 300 personnes qui ont dû être déplacées, une méthode peu orthodoxe – encore plus à l’époque – qui a fait grincer des dents.
A l’époque, on parle d’un aménagement « obligatoire » pour éviter que Paris ne se retrouve totalement immergée.
Quarante-neuf ans plus tard, les symboles des villages d’époque sont presque invisibles. Presque, car certains éléments patrimoniaux ont été conservés. C’est le cas à l’actuelle presqu’île de Champaubert. Située à la pointe de cette dernière, l’église Saint-Laurent – érigée au XVIe siècle, reconstruite en 1873/1874 – était autrefois située au cœur du village éponyme. Si elle est encore debout aujourd’hui, c’est parce qu’elle se trouvait légèrement en hauteur. Mais surtout, l’ultime maire Gabriel Thiéblemont, sa fille, Simone Villetorte-Thiéblemont et le dernier habitant des villages disparus, Roger Butard, se sont ardemment mobilisés. Aujourd’hui, la protection de l’édifice a été renforcée par une digue en rochers, et l’église a une vocation culturelle. Le site est très prisé par les touristes pour sa vue et fait régulièrement l’objet d’expositions ou de résidences d’artistes.
Rédigé par Irwin Gruzon, le 10 mars 2024 à 8h33.